P-S-I-G 2008-03-25 13:00
Fatigué de cette longue journée, PICHARD pensa à Gustave SURIN, son vieux pote flic. Il revoyait son visage ridé. Il l'entendait à nouveau lui parler, avec son accent parisien, assis à une bonne table chez MARTY, la brasserie avenue des GOBELINS à Paris, qu'il aimait tant fréquenter. Une phrase lui revint en tête : "tu vois PICHARD, une bonne table, ça commence déjà par le linge, si tu as une nappe et des serviettes en tissus, de préférence couleur blanc, tu peux déjà te dire qu'ici, on ne se fout pas de la gueule du client". Très ému, PICHARD s'étonna de si bien retenir tous les détails du repas qu'il avait pris avec lui, les boiseries en acajou, les lustres, les vitraux, les meubles chinés et les tableaux, toute cette belle atmosphère des années 30, immuable, éternellement parisienne.
Les tensions entre collègues à cause de la clope lui semblèrent si dérisoires à côté de la gravité de ce qu'il avait vu à la Salpêtrière. Ce jeunot de PIVERT, qui venait d'entrer dans la police, ne pouvait pas comprendre une époque qui n'existait plus où les truands et les flics avaient chacun leur code d'honneur, leur parole et leur savoir vivre. SURIN était la plus parfaite illustration de cet âge d'or si proche des romans de SIMENON ou de MALET.
GARDRIN était un chef exigeant mais très sensible aux états d'âmes de ses troupes. Il sentît facilement que ce soir PICHARD n'allait pas très fort. Il lui proposa d'être le lien entre les stups parisiens et ceux de Metz. Cette offre pouvait libérer PICHARD de son encombrant jeune collègue et lui donner une liberté d'action entre la capitale et METZ. En fait, GARDRIN avait très vite saisi le net intérêt qu'avait son service de profiter des relations qu'avait son nouvel inspecteur avec le milieu parisien. PICHARD accepta rapidement.
Ce soir-là, PICHARD resta longtemps accoudé au comptoir du bar central. Ce fut avec beaucoup de patience que le patron lui demanda de sortir car il voulait fermer, il était très tard...
Franck,
Je me suis vraiment bien marré en te lisant. Il me semble que je connais bien ce Fabrice GARDRIN ;o)